Bonjour tout le monde!
Aujourd’hui, parlons un peu de Kitty…
De ce truc, là!
Dans sa présentation, et j’ai survolé le sujet de temps à autres, je dis que Kitty, à son adoption, avait peur de tout l’extérieur.
Elle avait peur des feuilles qui volent au vent. Du vent. De la terre, des cailloux, des plantes, des insectes et des oiseaux. De la pluie, des sacs en plastique et ceux en carton. Des bruits, des chaises, des nappes, des coussins et du balai. Des couvertures et des draps…
En fait, d’à peu près tout.
Elle passait donc tout son temps chez moi, avec moi. Chez mes parents, dans le salon avec mes parents. Elle n’essayait que très peu d’aller sur le balcon, et uniquement sur les dalles du sol ou les meubles, jamais dans les plantes ou les pots, et elle rentrait en courant dès que la moindre chose bougeait.
Alors comment avons nous fait pour la désensibiliser à tout ça?
Déjà, nous l’avons observée. De quoi avait-elle peur, et à quel point?
Est ce qu’il y avait des choses qui la faisaient fuir, d’autres qu’elle évitait mais ne fuyait pas?
Et des choses ou des situations qui l’attiraient?
Par exemple, nous avons rapidement remarqué que lorsque nous sortions tous sur le balcon, elle sortait invariablement avec nous. Il ne nous restait plus qu’à sortir lorsqu’il y avait un peu de vent, puis un peu plus…
Elle n’aime toujours pas le vent, mais elle n’en a plus vraiment peur.
Nous lui avons montré des insectes pour qu’elle puisse les sentir et les observer, et pourquoi pas jouer avec. Une fois les insectes acceptés, elle s’est rapidement intéressée à la chasse aux oiseaux. Elle s’est vite habituée aussi à approcher les plantes (et toutes les goûter), mais refusait de marcher sur de la terre ou des pierres.
Pour lui apprendre à marcher sur la terre, nous avons posé des planches sur la terre nue (en hiver!) et avons joué avec elle autour des planches pour qu’elle prenne l’habitude d’y marcher. Ensuite, nous avons mis des planches plus petite, et retiré certaines planches… tout en jouant avec elle de temps en temps pour qu’elle pose sans s’en rendre compte une patte sur la terre, puis une autre… jusqu’à ce qu’elle finisse par y marcher d’elle même!
Avec beaucoup de temps et de jeux, nous l’avons donc vue évoluer pour devenir un ‘vrai chat’.
Pour la nourriture, ça a été encore plus long, puisqu’elle refusait de manger quoi que ce soit hors de son bol, qui devait être placé au bon endroit (sur son plateau, près du bol d’eau). Lorsqu’elle sentait quelque chose qui lui faisait envie, elle se léchait les babines et allait manger des croquettes à son bol. Elle n’a donc jamais essayé de voler la moindre nourriture, et ne mangeait rien qui tombait par terre.
C’est en la passant à la viande crue qu’elle a découvert qu’elle pouvait goûter (et apprécier) autre chose que les croquettes. Nous l’avons beaucoup encouragée à goûter beaucoup de choses différentes (jambon, fromage, yaourt, oeufs, différentes viandes..) et elle a découvert qu’elle y prenait beaucoup de plaisir.
Elle a donc mis huit ans de sa vie avant de découvrir qu’elle pouvait aimer manger différentes choses.
Comment ça se fait?
Les chats, comme les humains, ont besoin d’apprendre à ‘essayer’. Mais chez eux cet instinct est beaucoup plus fort. Un chat aime la routine et peut se contenter d’un quotidien qui lui ‘va’ sans être parfait, sans chercher à aller voir ailleurs pour du ‘mieux’.
Un chat qui n’a mangé que des croquettes toute sa vie pourra avoir du mal à manger autre chose: c’est pour cette raison qu’il peut être difficile voire impossible de faire manger de la viande à certains chats (un comble!).
Ils ont également une très bonne mémoire en ce qui concerne les mauvaises expériences. Il suffit d’un passage dans une caisse de transport pour le vétérinaire pour que le chat fuie la caisse. Ou qu’il ne voie une personne que dans des conditions désagréables pour qu’il fuie cette personne.
Pour désensibiliser le chat à tout ça en lui faisant apprendre les ‘bonnes expériences’ il faut beaucoup de patience (nous parlons en semaines pour les points les plus faciles et en années pour les plus difficiles) et des jeux! Et pourquoi pas des friandises.. mais c’est en dernier recours pour les chats difficiles.
Et voilà comment nous avons appris à Kitty à ‘découvrir’. Malheureusement pour moi, elle essaie de piquer dans mes assiettes maintenant si elles sont laissées sans surveillance. Mais quel plaisir de la voir se jeter sur la moindre miette de jambon qui tombe par terre!
Concernant l’extérieur, une dernière petite histoire.
Pour que Kitty aille plus facilement dehors, je l’ai habituée au harnais et à la laisse. Ca a été très rapide, même si elle rampait un peu au début. Bien sûr, ça dépend des chats.
Ensuite, je l’ai sortie dans les couloirs de l’immeuble (donc en milieu encore fermé et sûr), en laisse, en l’encourageant à avancer (en tirant un peu) et en la suivant si elle décidait d’aller elle même dans une direction. Les séances se terminaient lorsqu’elle se couchait, je la prenais alors dans mes bras pour rentrer à la maison.
Avant ça il a fallu bien sûr que Kitty me fasse entièrement confiance: à l’extérieur, elle a peur et se tapit au sol dès que la laisse n’est plus tendue. Lorsqu’elle me sent (la laisse est donc tendue mais sans tirer), elle se lève et est rassurée.
En lui montrant ainsi que je la suivais de près dès qu’elle allait dans une direction, elle a commencé à vouloir aller sentir les paillassons et les portes des voisins. Nous avons pu aller dans le garage sous-terrain (un lieu fermé donc, et où il y a peu de passage) où là encore je l’ai laissée décider elle même là où elle voulait aller. Puis dans le petit jardin en bas entre les immeubles.
Rapidement elle a pris le pli d’aller tout découvrir et explorer. Si je tire dans une autre direction elle vient avec moi puisqu’elle a peur de s’éloigner de moi. Par contre si elle se couche il faut que je la prenne immédiatement dans mes bras: elle se retrouve donc à l’abri en hauteur dès qu’elle commence à s’inquiéter de quoi que ce soit.
Une fois, dans l’ascenseur, nous avons eu le malheur de croiser le chien d’un voisin, non tenu en laisse, qui a sauté sur Kitty. Heureusement, je la tenais dans mes bras (à chaque fois que nous approchons une porte, je la prends, au cas où) et ai interposé ma main pour écarter le chien. Kitty n’a donc pas été blessée.
Il a fallu beaucoup, beaucoup de nouvelles expériences dans les ascenseurs pour que Kitty n’aie plus peur des portes d’ascenseur qui s’ouvrent.
Notre prochain grand défi? Qu’elle n’ait plus peur chez le vétérinaire!
Pour ça, avec son concours, nous allons l’emmener plusieurs fois chez lui sans qu’elle subisse d’examen, avec de grands renforts de friandises et câlins.
Pour l’instant, elle est inscrite comme ‘chat particulièrement agressif’ sur leurs fichiers, puisqu’elle saute sur les vétérinaires toutes griffes dehors dès qu’elle est sortie de sa caisse de transport! Nous avons bon espoir de faire changer tout ça, même si elle a bientôt neuf ans, il n’est jamais trop tard!
Que pensez vous de tout ça? Avez vous des anecdotes à raconter sur vos animaux? Avez vous réussi à relever vous aussi de grands défis pour rendre leur vie plus agréable?
En attendant vos histoires, passez un bon mercredi, la solution du jeu du miroir arrive demain!
C’est une approche très intéressante. Le changement de comportement par la force des habitudes et de la mise ne confiance.
Cela demande un énorme travail de patience, tout à fait d’accord et parfois le succès est long à venir (ou ne vient pas).
Une anecdote ? Parmi la tribu locale et les personnalités très différentes de chacun (ça fait tout l’intérêt ..) je choisirai une petite minette jeune qui est à la maison depuis environ 1 an.
Trouvée et capturée complètement perdue sur le site de l’asso (l’hôpital) son comportement doux et terrifié a fait qu’il était impossible de la relâcher.
Des manies ? oui elle en a. Incapable de trouver sa nourriture ailleurs qu’à son emplacement habituel, très maladroite, terrorisée au moindre bruit ou mouvement, « invisible » pour les autres minous de la maison, elle semble vivre « dans son monde ». Et j’en passe au quotidien c’est « spécial ».
Après diverses discussions (vétos et autres) il semblerait que son étrange comportement soit un mélange « d’anormalité » (que dire d’autre ?) et d’excès de stress qui modifie son comportement.
Depuis quelques temps elle progresse à son rythme, par le jeu (plumeau, jamais de contact direct) et par de longs moments à lui « parler » pour la mettre en confiance. Elle accepte enfin les caresses à condition de se sentir protégée dans un endroit type dôme. Par contre aucune agressivité, elle est incapable d’avoir un réflexe de défense.
Comme quoi : 1 chat = 1 cas !
Bonne journée